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Du beau monde invité à la table

Depuis les premiers Jeux du Pacifique en 1963, la Calédonie a toujours rapporté au moins une médaille dans cette discipline. Cela devrait encore être le cas pour cette 16e édition, même si le niveau est de plus en plus élevé en Océanie.


Les messieurs dans le sillage de « Lolo »

Laurent Sens remportera-t-il sa 20e médaille pour ses 7es Jeux ? Il n’a manqué aucune édition depuis 1995 à Tahiti, se parant d’or à 7 reprises, dont une fois en simple messieurs : c’était en 2007 aux... Samoa, où il est donc de retour, à 41 ans. « Lolo, c'est une valeur sûre, il a tellement d'expérience », engage la coach de la sélection, Cathy Gauthier. En double, le joueur du Mont-Dore sera associé à Ronan Aubry, vingt-cinq ans de moins. « Ronan », qui a déjà participé aux Mondiaux cadets, « est jeune mais plein de fougue, il est capable de faire un exploit », annonce Cathy. Si la gestion du physique sera importante pour Laurent, l'aspect mental pourrait être déterminant pour Ronan. « Il a horreur de perdre ! Quand ça arrive, c'est un drame... » Maîtriser ses nerfs n'est pas toujours simple, encore moins aux Jeux du Pacifique, où l'ambiance peut être brûlante. « Le tennis de table, c'est un sport où c'est assez calme. Dans les championnats du monde, par exemple, il n'y a pas de bruit pendant les échanges. » Habituellement, le public ne manifeste pas non plus sa joie quand un point est gagné avec l'aide du filet ou d'un bord de table... « Aux Jeux c'est différent, d'autres sportifs viennent nous voir, ils ne savent pas forcément comment ça se passe au tennis de table... J'ai prévenu les jeunes comme Ronan et Lorie, il ne faudra pas qu'ils prennent ça comme de l'irrespect de la part du public et qu'ils s'énervent... » Adrien Cerveaux et Arthur Mas, qui « ne va rien lâcher », formeront l'autre paire masculine, les frères Dey (Vincent et Jérémy) étant quant à eux blessés. « C'est au double qu'on a le plus de chances de médaille », estime Cathy. Cela aussi car en simple, le Tahitien Océan Belrose, 508e au classement français, devrait être redoutable...

Les dames face à une féroce concurrence

La numéro 1 calédonienne a 15 ans et demi, elle s’appelle Lorie La. Comme Ronan Aubry, elle a déjà participé aux Mondiaux cadets. « Elle est un peu jeune encore, notamment au niveau mental, mais techniquement elle est très forte », pose Cathy Gauthier. En plus du simple, Lorie fera équipe en double avec Solenn Danger « qui a eu d’excellents résultats il y a deux ans aux Minijeux du Pacifique » au Vanuatu. L’autre duo sera formé par l’expérimentée Fabianna Faehau et Fleur Dumortier, laquelle avait impressionné en 2011 malgré ses 15 ans... Mais la concurrence sera rude. « Il y a notamment deux sœurs fidjiennes, dont une s’entraîne depuis un an et demi au Japon », prévient la coach. On n’oubliera pas non plus « les Vanuataises, qui ne sont pas des joueuses mais des guerrières » ! Tahiti, malgré la probable absence de Melveen Richmond (434e rang français), sera également à surveiller. « Les Papoues aussi... Elles viennent de passer huit mois en Chine ! On ne les a pas vues sur les tournois océaniens cette année, donc on ne sait pas à quoi s’attendre. » Seule évidence : elles ont progressé. « Il y a quinze ans, elles ne savaient pas tenir une raquette... Aujourd’hui, cela n’a plus rien à voir ! Mais bon, on fera du mieux qu’on peut : il vaut toujours mieux viser la lune, comme ça si tu échoues tu arrives au moins dans les étoiles... »

Les paras ont un statut à défendre

Les deux seules médailles d’or gagnées il y a quatre ans par le tennis de table, on les doit au handisport, en particulier Delphine André (absente cette année car son type de handicap n’a pas été retenu par l’organisation de ces Jeux) et Avelino Monteiro, titrés en simple dames et messieurs... Cette fois, ils seront trois : Avelino mais aussi Thierry Cibone et Véronique Lussiez. Repères La sélection Messieurs : Laurent Sens (Mont-Dore), Arthur Mas (Magenta), Ronan Aubry (Magenta) et Adrien Cerveaux (Magenta). Dames : Lorie La (Magenta), Solenn Danger (Magenta), Fleur Dumortier (Magenta) et Fabianna Faehau (Koumac). Para (debout) :

: Avelino Monteiro (La Foa), Thierry Cibone (Lifou), Véronique Lussiez (Magenta). Staff : Cathy Gauthier (entraîneur), Jérémy Dey (entraîneur), Patrick Gillmann (président de Ligue et chef de délégation), Bernard Lussiez (accompagnateur). Le programme Lundi 8 juillet : Tournoi par équipes messieurs et par équipes dames, 1er jour de poule. Mardi 9 juillet : Tournoi par équipes messieurs et par équipes dames, 2e jour de poule. Mercredi 10 juillet : Tournoi par équipes messieurs et par équipes dames, demi-finales, puis petite et grande finales. Jeudi 11 juillet : Simples messieurs et dames, doubles mixtes plus para tennis de table : aucune finale ce jour-là. Vendredi 12 juillet : Simples messieurs et dames, doubles messieurs, dames et mixtes plus para tennis de table : finale en doubles mixtes. Samedi 13 juillet : Finales en simples messieurs et dames, doubles messieurs et dames plus para tennis de table. Il y a quatre ans... En Papouasie, la délégation calédonienne était revenue avec 7 médailles, dont 2 en or remportées en handisport : simple messieurs pour Avelino Monteiro et dames pour Delphine André. Le point de vue de... Patrick Gillmann, Président de la Ligue et chef de délégation « Deux médailles d'or et plusieurs podiums, ce serait très bien » Quel est l’objectif de cette sélection pour ces Jeux ? En handisport c’est la médaille d’or puisqu’on défend nos médailles de 2015. Pour les autres, l’objectif fixé c’est de monter sur le podium. Au total, deux médailles d’or et plusieurs podiums, ce serait très bien. La Calédonie part-elle favorite, notamment dans les compétitions par équipes ? Non, en garçons on est outsiders derrière Tahiti et le Vanuatu qui, je pense, sont un cran au-dessus. Sur le papier, on va se battre avec Fidji et la Papouasie pour la médaille de bronze. Après, tout résultat qui serait meilleur serait du plus ! Mais ce ne sera pas simple : quand les Papous passent six heures par jour à l’entraînement en Chine, nous, on ne s’entraîne que six heures par semaine... Et concernant les filles ? Le Vanuatu part favori, après il y a Tahiti, Fidji et nous : comme pour les garçons, on joue le podium. Le niveau du tennis de table en Océanie a bien augmenté ces dernières années, non ? C’est sûr que cela n’a plus rien à voir avec ce qu’on voyait il y a vingt ou vingt-cinq ans. Les Grand Chelem comme on en faisait avant, il faut oublier ! Mais ayant participé au développement du tennis de table dans la zone (en tant qu’ancien vice-président de la Fédération internationale) je ne vais pas me plaindre de cela aujourd’hui !

Source : LNC - Edition du 08 Juillet 2019 - A. Fillet

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